HARTT P.T. Lors du sommet, les deux puissances s’affrontent verbalement : le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif prend ainsi à partie son homologue saoudien et accuse le Royaume d’être responsable des attentats du 11 septembre 2001. (2016), L’Iran de 1800 à nos jours, 3ème édition, Flammarion. Si le paramètre confessionnel est à prendre en compte, il ne peut être pensé comme étant la substance des explications sous-jacentes de l’affrontement des deux « Grands ». Toutefois, si la chute des cours touche relativement peu l’Iran en 2020, elle pourrait s’avérer dévastatrice à long terme pour l’Arabie saoudite dépendante des revenus de l’or noir. De fait, l’Arabie saoudite est l’allié privilégié des États-Unis dans la région depuis l’avènement de la dynastie Al Saoud et la découverte de pétrole, en 1938. En outre, l’exacerbation est essentiellement liée à l’émergence du wahhabisme, porté au pouvoir en Arabie saoudite par la dynastie Al Saoud qui fonde le pays en 1932. Le virage paraît spectaculaire, souvent attribué à l'avènement à la Maison Blanche de Joe Biden, désireux de renouer avec l'Iran sur le nucléaire et beaucoup plus sévère que son prédécesseur à l'égard de MBS. Le 4 décembre 2015, à Vienne, lors de la réunion de l’OPEP, le ministre iranien du pétrole prévient : « Nous n’accepterons aucune discussion concernant l’augmentation de la production iranienne après la levée des sanctions », . A travers le conflit syrien, l’Iran et l’Arabie saoudite sont enfin reconnus comme deux acteurs majeurs par la communauté internationale. Ainsi, le parrainage saoudien s’est manifesté dès la supervision de la signature de l’accord de paix – accord de Taëf, 1989 – mettant fin à 15 ans de guerre civile. « Une guerre directe n’est pas possible : ni l’Arabie saoudite, ni l’Iran n’en n’ont les moyens. Actuellement, en Irak, les manifestations populaires se multiplient pour réclamer la fin du régime politique mis en place depuis 2003 et le départ de l’Iran, . Prenons l’exemple de la tradition chiite de théâtre religieux. D’où la volonté de Mohammed Ben Salmane de sortir son pays de la rente pétrolière avec le plan « Vision 2030 »[19]. En effet, un mouvement de contestation houthiste – du nom du fondateur Hussein Badredin Al-Houthi, groupe chiite de tendance zaydite –, représentant un tiers de la population, émerge. De fait, en avril 2018, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane admet que Bachar Al-Assad restera au pouvoir. En effet, Téhéran siège pour la première fois aux négociations de Vienne le 30 octobre 2015 aux côtés des diplomates de 17 pays, dont l’Arabie saoudite. Iran / Arabie saoudite : une guerre froide. Toute l’actualité sur le sujet Arabie saoudite. Cette amitié est souvent résumée à la « légende du Pacte du Quincy » : il s’agirait d’un marchandage pétrole contre sécurité, en 1945, entre Franklin Roosevelt et Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud. Bien que soudaine, cette dégradation des relations entre les deux grandes puissances de la région n’a pas pour autant été perçue comme un coup de tonnerre ; les rapports qu’entretenaient Ryad et Téhéran étaient en effet loin d’être au beau fixe, les deux États… Les deux nations deviennent alors les représentantes de la promotion des intérêts américains dans le Golfe, garantissant la sécurité de la fourniture en pétrole. Quant à résumer l’essentiel de l’opposition à une lutte ethnique Persans contre Arabes, cela fait 3000 ans qu’ils sont face à face et ils ne se sont jamais combattus. « L’Empire perse sassanide a été islamisé mais pas arabisé. « La fraternité chiite passe après la garantie de la sécurité nationale », relève Bernard Hourcade. À ce titre, les attaques délibérées et systématiques – revendiquées par les rebelles Houthis -, contre ses installations pétrolières et dans le détroit d’Ormuz, où transite 20 % du pétrole mondial, sont une menace réelle. Fin 2016, Barack Obama les prie de trouver un terrain d’entente autour d’une « paix froide ». A ce traumatisme s'en ajoute un second : l'effondrement des cours du pétrole à cause de la pandémie. Le conflit entre l’Iran et l’Arabie saoudite expliqué en 4 points. Consultez l’ensemble des articles, reportages, directs, photos et vidéos de la rubrique Arabie saoudite publiés le mercredi 28 avril 2021. Au mois de mai 2008, l’influence de l’Arabie saoudite se fait à nouveau pesante : Riyad fait annuler par le Courant du Futur, parti de Saad Hariri, un accord d’entente signé entre le Hezbollah et des groupes salafistes de Tripoli, clients de l’Arabie saoudite. Cette revendication nationaliste est donc structurelle. Par la suite, Riyad cherche à frapper le Hezbollah avec pour mesure phare, le 26 mars 2015, le gel des avoirs en Arabie saoudite de douze dirigeants présumés du Hezbollah et d’organismes économiques qui lui seraient rattachés, après que le ministère de l’Intérieur ait accusé le parti chiite de « provoquer le chaos » au Moyen-Orient. A l'approche de la présidentielle, ce 18 juin, le camp des réformateurs, incarné par le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif, joue la carte du dialogue avec l'Occident, en revenant à la table des négociations sur l'accord nucléaire. (17 Septembre 2019) « Le conflit entre l’Iran et l’Arabie saoudite expliqué en 4 points ». Aujourd’hui, le pays dispose d’une véritable industrie militaire centrée sur cet armement. Mais le bloquer est une erreur qui peut déboucher sur une radicalisation, ce qui s’est traduit lors des élections législatives en Iran début mars 2020, et risque d’encourager l’instabilité régionale ». « Une guerre directe n’est pas possible : ni l’Arabie saoudite, ni l’Iran n’en n’ont les moyens, estime Bernard Hourcade. Les tensions entre les deux pays ont parfois engendré des affrontements : en 2016 un haut La cristallisation des tensions est palpable comme en témoigne cet échange entre Adel al-Judeir, ministre des Affaires étrangères saoudiennes et un politicien libanais : « Êtes-vous avec nous ou contre nous ? Les événements s’accélèrent après l’exécution du cheikh chiite Nimr, en 2016. Sans oublier que Téhéran et Damas partagent une certaine proximité religieuse liée à la présence de la mosquée de Sayyida Zeinab, petite-fille du Prophète et lieu saint chiite. Il s’agit certes de la contrôler parce que c’est le grand pays émergent de la région, surtout d’un point de vue nationaliste. « Les Iraniens ont voulu contrôler l’Irak au lieu d’avoir une influence en Irak, . D’ailleurs, comme le rappelle Radwan el-Sayyed, ancien conseiller de Saad Hariri, les Saoudiens jouent la carte de la discrétion : « C’est normal qu’ils soient discrets pour que leur position ne soit pas utilisée contre les mouvements populaires, accusés d’être influencés ou manipulés par Riyad » [16]. [18] JEAN MICHEL BEZAT « Pétrole : l’autre guerre irano-saoudienne. Les insurgés contrôlent toujours la capitale et la moitié nord du pays. – face à la minorité chiite qui représente environ 10% de la population musulmane. Le 10 janvier 2016, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue Arabe éditent un communiqué de soutien à l’Arabie saoudite face aux « actes hostiles de l’Iran ». "Les raisons profondes des tensions demeurent, conclut la chercheuse. C’est pourquoi, pour analyser la rivalité de ces objets nouveaux, il ne faut pas chercher le substrat de l’explication dans le fait que les pays soient musulmans, puisque c’est le cas depuis 1400 ans. En 1981, après la signature d’un accord, les otages sont libérés. Pendant ce temps, le bloc sunnite constitué de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie apparaît divisé. Le Yémen : un peuple sacrifié sur l’autel de la rivalité régionale. Malgré ce contexte, Bernard Hourcade nous confie qu’une partie de la population iranienne demeure relativement américanophile. C’est ce que nous vous proposons d’analyser dans cet article. & THERME C. (printemps-été 2016). La logique de confrontation par procuration au Yémen, au Liban, en Irak ou en Syrie a vécu. L’Iran joue cette carte quand il s’agit de s’opposer à Israël, et plus spécifiquement de la carte chiite pour marquer son opposition à l’Arabie saoudite. [7] FEURAT ALANI, « Les Irakiens contre la mainmise de l’Iran », Le Monde diplomatique, janvier 2020. Affaiblis, les deux rivaux se rendent à l'évidence : ils n'ont plus aucun gain à tirer d'une telle stratégie.". C’est la première grande guerre moderne entre pays musulmans. La sanction du Royaume est sans appel quand le 19 février, une aide de 4 milliards de dollars, consentie au Liban deux ans plus tôt, est suspendue. En Syrie, la guerre fait rage depuis 2011 : au cours de cet affrontement, l’Iran et l’Arabie saoudite abattent leurs cartes. En Iran, la fuite d'un enregistrement audio du chef de la diplomatie provoque des remous. Derrière cette métaphore simplificatrice se cache un ensemble de garanties sécuritaires et d’aides militaires mises en œuvre depuis les années 1940. En effet, sur les domaines tant politique qu’économique, l’Arabie saoudite n’était pas aussi forte qu’aujourd’hui, et l’Iran proclamait tout juste sa nouvelle Constitution après la révolution islamique. ANTOINE AJOURY, « L’Arabie saoudite a-t-elle laissé tomber le Liban ? Répercussions locales d’une rivalité régionale », Confluences Méditerranée, n°97, printemps-été 2016, [14] AURÉLIE DAHER, « Comment l’Arabie saoudite a démissionné le premier ministre libanais », Libération, 10 novembre 2017, [16] ANTOINE AJOURY, « L’Arabie saoudite a-t-elle laissé tomber le Liban ? L'Iran menace d'un "champ de bataille", après les représailles aux attaques contre des installations pétrolières en Arabie Saoudite. (17 Septembre 2019) « Le conflit entre l’Iran et l’Arabie saoudite expliqué en 4 points », Courrier international. Ce consensus fait suite à la guerre Irak/Iran : que ce soit durant ce conflit comme pendant l’invasion du Koweït, les membres étaient parvenus à surmonter leurs divergences pour réguler le marché. Accueil; Monde; Attaques de drones en Arabie Saoudite : Pour Boris Johnson, l’Iran est responsable. Le 3 janvier 2016, l’Arabie saoudite et l’Iran annonçaient une rupture diplomatique. Affermir et affirmer. La guerre s’enlise : Riyad s’avère incapable de coupler à ses frappes aériennes une force au sol déterminante. Néanmoins, comme le souligne Aurélie Daher pour Libération [14], « Riyad n’est parvenu qu’à s’autoexclure du jeu libanais. Mais, cette expérience traumatisante et humiliante pour les États-Unis donne le ton des relations irano-américaines jusqu’en 2015, marquées par un lourd embargo économique. De quoi hypothéquer le projet phare de l'héritier de la couronne, Vision 2030, censé transformer l'économie du royaume et attirer les investisseurs étrangers. Depuis 2015, la guerre froide qui oppose la République Islamique d’Iran au Royaume d’Arabie saoudite se réchauffe… dangereusement. ", L'Express audio offert : la revue de presse internationale, "MBS n'a pas le choix, il a absolument besoin d'un environnement pacifié pour réussir son pari économique". L’Arabie saoudite produit pour la première fois 12 millions de barils de pétrole 2 mai 2020 Le Qatar et l’Arabie saoudite envisagent la paix, un méga accord sur le gaz pourrait suivre Il y a une hiérarchisation des trois « i » : la priorité est donnée à la nation dès lors qu’il est question de la sécurité du pays. Ils sont soutenus dans un second temps par Khomeini qui en profite pour asseoir son pouvoir politique. En d’autres termes, le soutien à Bachar Al Assad s’explique au nom d’une raison d’État très machiavélienne, l’Iran se battant contre Daech avec sa force Al-Qods en concertation avec la coalition internationale. Les champs obligatoires sont indiqués avec *. » De fait, l’Iran a une expertise historique dans cette technologie : Téhéran est, en effet, la troisième ville au monde à avoir été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit donc de se méfier d’une simplification outrancière des relations internationales. Rouhollah Khomeini, ayatollah, issu de la tendance révolutionnaire religieuse, contraint à l’exil dans les années 1960, prend le pouvoir. En 2019, la situation au Yémen est qualifiée de pire crise humanitaire au monde. En cassant la dynamique de dégel « double voie » amorcée par Barack Obama, Donald Trump s’inscrit dans le prolongement des politiques étrangères de ses prédécesseurs. Iran contre Arabie saoudite : l'illusion d'un conflit religieux, Iran contre Arabie saoudite : l’illusion d’un conflit religieux – drdpositif. De nombreux hommes d’, tat irakiens seront ainsi chiites, issus du parti Dawa comme Nouri al-Maliki. « L’Empire perse sassanide a été islamisé mais pas arabisé. On l’a dit l’enjeu confessionnel est trop souvent pensé comme déterminant dans la région. Le second « i » est celui de l’islam : le fait religieux. La rupture entre Iran et Arabie Saoudite pourrait entraîner le Proche-Orient, et le monde, dans une spirale guerrière sans précédent. D’où la volonté de Mohammed Ben Salmane de sortir son pays de la rente pétrolière avec le plan « Vision 2030 ». C’est un dur revers pour l’Arabie saoudite qui reconnaît sa défaite, mais laisse présager un recentrage de ses forces sur les dossiers irakiens et yéménites. Cette « coalition » arrive dans la province d’Idleb en mars 2015 et menace Lattaquié, un des fiefs du régime des Assad. BILLION D. (2018), Géopolitique des mondes arabes, Eyrolles. Commentaire document.getElementById("comment").setAttribute( "id", "aa9d63137c849df4df701c9c84a9d05e" );document.getElementById("j652046b05").setAttribute( "id", "comment" ); Enregistrer mon nom, mon e-mail et mon site dans le navigateur pour mon prochain commentaire. Les événements s’accélèrent après l’exécution du cheikh chiite Nimr, en 2016. En 1910, les Iraniens n’hésitent pas à faire appel à l’Américain Morgan Schuster comme conseiller financier pour la modernisation des finances. Assurez-vous que la personne à laquelle vous offrez l’article concerné accepte de communiquer son adresse e-mail à L’Express. L'opération Tempête décisive, lancée en 2015 pour appuyer le gouvernement yéménite face aux rebelles houthis soutenus par l'Iran, a viré à la débâcle. En réaction, le Conseil suprême de sécurité iranien désigne les forces américaines comme organisation terroriste. Damas, qui assure la tutelle au Liban, sert de tampon face à l’influence des deux puissances, jusqu’au retrait de ses troupes en 2005. Téhéran refuse de céder aux exigences de l'Arabie saoudite qui souhaite être «consulté» avant les éventuelles négociations entre les Etats-Unis et l'Iran au sujet du programme nucléaire iranien. L’enjeu confessionnel, présenté comme central. Ce nationalisme iranien est un facteur essentiel et c’est bien à l’aune de l’aspect national qu’il faut penser la. Ces derniers mois sont marqués par une escalade de violence : recrudescence des attaques contre des pétroliers et des sites d’extractions saoudiens, tir d’un missile de croisière contre l’aéroport d’Abha dans le Sud-Ouest de l’Arabie saoudite, démantèlement de réseaux d’espionnage par Téhéran, drones américains et iraniens abattus… jusqu’à l’assassinat, le 3 janvier 2020, de Ghassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods du corps des Gardiens de la révolution par les États-Unis en Irak. », Finalement réélu pour un temps en 2018 pour un troisième mandat, Hariri est perçu par les Saoudiens comme l’otage de la politique du Hezbollah. "Il n'a, en réalité, rien de soudain, nuance Hussein Ibish, chercheur à l'Institut des Etats arabes du Golfe à Washington. Tout allait bien entre les deux pays jusqu’en 1978 : la révolution éclate. 2 janvier 2016. Offrez gratuitement la lecture de cet article à un proche : « Arabie Saoudite-Iran : les dessous d'un timide rapprochement ». Les nombreux pèlerinages permettent de tisser de solides liens économiques… Alors que l’on a eu tendance à résumer le soutien de l’Iran à Bachar al Assad au nom de la proximité confessionnelle entre les alaouites, En réalité, l’Iran fait avant tout preuve de, . Other indicators visualized on maps: (In English only, for now) Adolescent fertility rate (births per 1,000 women ages 15-19) Ce, malgré une tradition de formation des élites iraniennes sur le sol libanais, le Chah ayant été lui-même formé au pays du cèdre. Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les Iraniens multiplient alors les relations amicales, religieuses et culturelle avec l’Irak… pour mieux asseoir leur influence régionale. Pour en profiter, abonnez-vous. En Syrie, affirmation de la puissance iranienne sur le plan diplomatique [8]. Soucieux de freiner les ardeurs de son concurrent, l’Arabie saoudite imposait jusqu’ici sa politique des vannes ouvertes, visant à dresser des barrières à l’entrée et affaiblissant du même coup les producteurs américains d’huile de schiste, les Russes, et, l’Iran, tributaire des hydrocarbures pour financer son budget d’après Jean-Michel Bezat. Pendant la guerre civile libanaise (1975-1990), l’Iran pousse ses pions sur l’échiquier libanais, en apportant de l’aide matérielle et en formant les fondateurs de la Résistance islamique au Liban, organisation paramilitaire chiite créée en 1982, qui se dote d’un appendice socio-politique : le Hezbollah. Mais le bloquer est une erreur qui peut déboucher sur une radicalisation, ce qui s’est traduit lors des élections législatives en Iran début mars 2020, et risque d’encourager l’instabilité régionale ». Ils prennent le pouvoir et « font du sur-chiisme », encouragé par les Américains… pour qui ce courant religieux serait plus compatible avec l’émergence d’une démocratie que le sunnisme. D’après le journaliste Antoine Ajoury, Riyad attend d’avoir un gouvernement de technocrates pour appuyer concrètement le nouveau pouvoir et s’affranchir ainsi de l’influence du Hezbollah. Sur le plan diplomatique, l’Iran n’aura de cesse de rappeler que toute initiative visant à mettre fin au conflit en Syrie devra reconnaître « le rôle central d’Assad » [9]. La guerre s’enlise : Riyad s’avère incapable de coupler à ses frappes aériennes une force au sol déterminante. "Tout ce que nous souhaitons, ce sont de bonnes relations avec l'Iran", a déclaré le 27 avril 2021 Mohammed ben Salmane. La foule hue alors Yazid lorsqu’il monte sur scène : ceci fait partie d’un folklore religieux et ne constitue absolument pas un phénomène politique. Finalement réélu pour un temps en 2018 pour un troisième mandat, Hariri est perçu par les Saoudiens comme l’otage de la politique du Hezbollah. Et toutes les parties prenantes ont intérêt à œuvrer pour la sécurité de l’acheminement en pétrole et l’accès aux détroits stratégiques. Concernant l’Iran, on a tendance à l’oublier, les relations furent très cordiales avec les États-Unis jusqu’à la révolution islamique de 1979. Cette bonne volonté s’était manifestée sous la présidence de Barack Obama avec la signature de l’accord de Vienne. Dès le lendemain, les relations diplomatiques sont rompues entre les deux pays. À ce titre, les attaques délibérées et systématiques – revendiquées par les rebelles Houthis -, contre ses installations pétrolières et dans le détroit d’Ormuz, où transite 20 % du pétrole mondial, sont une menace réelle. La rivalité entre l'Iran et l'Arabie Saoudite structurera l'actualité mondiale en 2020… comme les années précédentes. C’est ce que nous vous proposons d’analyser dans cet article. Dans son discours à l’ONU, Hassan Rohani, président de la République islamique d’Iran depuis 2013, avait proposé une « coalition de l’espoir » et « une initiative de la paix d’Ormuz » avec tous les pays riverains, sous le contrôle des pays d’Asie et d’Europe notamment. Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Après le retrait britannique dans la région d’Aden, en 1967, puis des Émirats du Golfe, en 1971, les États-Unis cherchent à appuyer leur présence au Moyen-Orient. En un temps record, l'armée de Riyad pulvérise la résistance, débarque sur les plages perses et envahit l'Iran. RICHARD Y. « L’Arabie saoudite n’a jamais accepté que le Yémen soit indépendant », , explique Bernard Hourcade. Nous ne différons en rien de fondamental… Après Allah, nous avons confiance en l’Amérique ». [4] PARKER T. HARTT, Saudi Arabia and the United States : Birth of a Security Partnership, Indiana University Press, 1998. Concernant l’Arabie saoudite, l’ambassadeur étasunien Parker T. Hart raconte qu’en 1963, le Prince Fayçal lui confiait : « Depuis 1943, je considère que les intérêts de mon pays et de ma communauté sont les mêmes que ceux des États-Unis. En dénonçant l’émergence du croissant chiite – ou de l’arc -, élément repris dans un document de la CIA  “Exporting the revolution”,  l’Arabie saoudite se positionne ainsi comme leader du monde arabo-musulman. En dénonçant l’émergence du croissant chiite – ou de l’arc -, élément repris dans un document de la CIA  “, ,  l’Arabie saoudite se positionne ainsi comme leader du monde arabo-musulman. Découvrez tous nos articles en illimité pour 1€ seulement. Alors, quel futur peut se dessiner pour cette guerre froide qui ne dit pas son nom ? Des contacts avaient été pris, mais aucune rencontre du niveau de celle de Bagdad, en présence de hauts responsables des renseignements saoudiens et iraniens, n'avait jamais été organisée. L’Iran se positionne ainsi clairement dans son rôle de challenger pour la production et l’exportation de pétrole. Être trop radical contre la République Islamique n’est pas une solution durable. Conséquence : la production saoudienne de pétrole est divisée par deux… soit l’équivalent de 6% de la production mondiale ! [8] MOHAMMED-REZA DJALILI et THIERRY KELLNER, « Rivalité irano-saoudienne en Syrie après la conclusion de l’accord sur le nucléaire », Confluences Méditerranée, numéro 97, printemps-été 2016, [9] « Iran Submits peace plan to Syria’s Assad : official » AFP, Septembre 3, 2015, [10] JOSH ROGIN in « Iran and Saudi Arabia clash inside Syria talks », Bloomerg Opinion, 4 novembre 2015, [11] AURÉLIE DAHER « La guerre saoudienne contre le Hezbollah libanais. Après 450 morts et 20 000 blessés, le premier ministre Adel Abdel Mahdi est contraint à la démission. En effet, sur les domaines tant politique qu’économique, l’Arabie saoudite n’était pas aussi forte qu’aujourd’hui, et l’Iran proclamait tout juste sa nouvelle Constitution après la révolution islamique. Par la suite, l’embargo économique imposé par les États-Unis empêchera l’Iran de développer son économie internationale et freinera le pays dans ses exportations de pétrole. Les États-Unis, via le pétrole de schiste, tout comme la Russie, ont intérêt à maintenir des prix élevés, au-delà de 60$ le baril. Aux origines de la rupture chiite / sunnite. ». Ripostant, Adel al-Jubeir exige le retrait des troupes iraniennes, impératif non négociable pour maintenir des relations de « bon voisinage », tandis que Téhéran comptait plus de 2000 Gardiens de la révolution en Syrie, De son côté, l’Arabie saoudite a traditionnellement une grande influence au Liban. Après les représailles contre les bases militaires américaines et l’erreur tragique de l’Iran qui a abattu un avion civil ukrainien, l’ensemble des acteurs régionaux appelle à une désescalade… y compris Riyad. Les dirigeants iraniens font le pari que Donald Trump ne va pas engager son pays dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient. En d’autres termes, le soutien à Bachar Al Assad s’explique au nom d’une raison d’État très machiavélienne, l’Iran se battant contre Daech avec sa force Al-Qods en concertation avec la coalition internationale. par l’intervention russe, en septembre de la même année. Ces explications ethniques et religieuses ont évidemment leur part, mais il serait absurde de vouloir donner comme explication fondamentale ces deux facteurs alors que l’opposition est politique et économique ». , mettant par la suite fin aux dérogations autorisées à la Chine et à l’Inde notamment. Mais, cette expérience traumatisante et humiliante pour les États-Unis donne le ton des relations irano-américaines jusqu’en 2015, marquées par un lourd embargo économique. Il s’agit là d’une instrumentalisation classique en relations internationales. En cause, notamment, le, limogeage du lieutenant-général Abdel Wahab Al-Saadi, commandant en second du service irakien de lutte contre le terrorisme (CTS). Bien que les chiites soient majoritaires au Liban, ils ont longtemps été marginalisés.
Louis Vuitton T-shirt 2021, Lou | The Voice, Ville De Russie, Mountain View Animal Hospital Nc, Gestionnaire D'énergie Compatible Linky, I Love You Enough To Let You Go,