Si quelques textes bibliques ont été traduits en langue locale, par exemple l’Évangile selon Mathieu traduit en cajun par David Marcantel[52], l’utilisation du français dans le domaine religieux est surtout de nature orale. Aujourd’hui, on fait des efforts pour insérer des éléments régionaux dans le système scolaire par le biais du lexique et des thématiques abordées. Parler ce franglais à la manière du chiac est courant, c'est une situation typique des environnements bilingues appelée alternance codique en linguistique. La communauté acadienne primitive était composée pour la plupart d’agriculteurs et de pêcheurs qui avaient pu donner à leurs enfants une scolarité raisonnable en Acadie. Sans le rappel de ce temps par l'influence du français classique, il y a fort à parier qu'il aurait complètement disparu de la langue. Un tel usage de la langue, qui fait d’elle un instrument de communication d’intimité, évoque son caractère familier et simple, qui ne convient pas à des situations de communication officielle. Seul un système souple, aussi décentralisé que la Confédération du Sud, pouvait maintenir la langue d’une minorité. En opposition avec le français colonial, le français cajun prend la position du basilecte[40] parmi les différents idiomes franco-américains[24]. Néanmoins, Picone suggère que si on se souciait du seul critère de la conservation des dialectes, l’enseignement à domicile serait préférable à l’enseignement public[57]. Michael D. Picone. Après la Deuxième Guerre mondiale, une renaissance cadienne débuta. ». Par contre, il est un domaine où le français maintiendra pendant longtemps sa force : la religion. Le pronom elle est généralement prononcé [ɛ] ou [a], et [ɛl] ou [al] avant une voyelle. Le français cessa d’être langue officielle : tous les subsides législatifs furent retirés. En 1990, le CODOFIL dévoile des statistiques intéressantes sur l’usage du français dans le cadre familial. En 1968, la constitution subit des changements qui favorise l'enseignement du français. (Michael D. Picone. Pendant la période américaine, l’identité créole devint un contrepoint à l’identité américaine et s’élargit pour inclure l’ascendance française, les divisions socio-économiques, des différences professionnelles, et des divergences religieuses et linguistiques. Écoutez Cajun Radio 1470 AM en direct et gratis sur radio.fr. Le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL, établi en 1968) se chargea de promouvoir une image différente à l’intérieur et hors des États-Unis, et il existe aujourd’hui une association importante entre la Louisiane francophone et « le pays cadien[43] ». Cependant, le prestige de la langue française s’acheva en parallèle avec la période antebellum, car « […] les liens entre la France et la Louisiane, surtout à la Nouvelle-Orléans, continuent à demeurer fortes […] jusqu’au début de la guerre civile (1861). Cette unicité risque cependant d'éclater à l'avenir puisque le français louisianais évolue grandement depuis les années 1960, sa situation étant depuis lors devenue instable en raison d'une baisse drastique de la transmission de la langue dans les familles. Le français louisianais est complètement immergé depuis plusieurs siècles dans un environnement plurilingue, l'anglais en particulier a pris depuis une place prépondérante, il est donc normal d'y retrouver un grand nombre d'anglicismes plus ou moins conscients. Suivant la guerre de Sécession, c’est-à-dire dans l’Amérique postbellum[23], la langue anglaise commença à exercer une véritable domination linguistique en Louisiane. Cette fois-ci tout se passe comme prévu et l’aventure s’achève avec la fondation de Biloxi (1698), Mobile (1701) et de la Nouvelle Orléans (1718) par Pierre le Moyne d’Iberville. En conséquence, le français cajun est devenu moins parlé et a failli disparaître complètement au milieu du XXe siècle. De ces imprimeries françaises émanaient des ouvrages en français, et c’est à ce moment que les premiers journaux français apparaissent en Louisiane, dont Le Courrier du Vendredi en 1785 et le Moniteur de la Louisiane en 1794[15]. Avant la guerre civile, la plupart des anglophones habitaient le territoire nord de l’État mais au fur et à mesure (et surtout postbellum) une société anglophone s’établit dans le sud[24]. Distinction entre français louisianais et créole louisianais, Les premiers peuplements français en Louisiane, Deuxième personne du pluriel « vous-autres ». Malgré l’amendement de Victor Olivier en 1879, introduit dans la Constitution de 1898, l’enseignement français ne s’en releva pas[28]. Les écoles françaises ont mis l'accent sur le français standard. • Le français de Louisiane et son ancrage historique dans la francophonie des Amériques par André Thibault, in Interculturalité : la Louisiane au carrefour des cultures (2016) • Les variétés de français en Amérique du Nord, Revue de l'université de Moncton (2006) • Le français louisianais hors de l'Acadiana par Michael Picone Malheureusement, ceci est généralement vu comme ayant eu des effets néfastes sur le français. Le français en Louisiane est parlé par la population francophone de Louisiane. On parlait à l’époque d’un « patois français-choctaw », une sorte de dialecte français fortement teinté de vocabulaire issu de la langue des Amérindiens Choctaw, qui s’était développée dans certains endroits de la colonie. La plupart des chefs les plus talentueux de Louisiane ont appris leur métier auprès de leurs parents ou de leurs grands-parents. La cuisine cajun, appelée aussi cuisine cadienne, a été apportée en Louisiane par les français du Canada. In Mathis-Mosen, Ursula; Beschof, Günter (eds.). Il est généralement présumé que le français louisianais dérive presque uniquement du français acadien tel qu’il était parlé dans la colonie française d’Acadie (située dans ce qui est maintenant les provinces maritimes du Canada et le Maine américain) ; cependant, le français louisianais est antérieur à l'arrivée des Acadiens en Louisiane de plusieurs décennies, et l'influence acadienne sur le dialecte est souvent surestimée[2],[3]. Au XVIIe siècle, dans les cours européennes, la langue française comportait cette tournure : « Je suis apprêt à danser », et au Québec, on dit encore (dans le langage populaire dit « relâché ») « Je suis apprêt danser ». Cajun ou cadien? Nos familles sont en Amérique du Nord depuis presque 400 ans, et nous parlons toujours français. Cependant, « le renouveau de ces dernières décennies n’a pas conduit à une normalisation de la langue française[44] ». Finalement, les enfants furent punis pour avoir parlé français dans l'enceinte de l'école. La forme vous, utilisée avec sa conjugaison habituelle, est la forme de politesse, mais utilisée comme vous-autres, elle est la deuxième personne du pluriel sans marque de politesse particulière, sa conjugaison est alors le plus souvent simplifiée et on utilise la forme du verbe à la troisième personne du singulier (vous-autres fait au lieu de vous faites, ce dernier gardant cependant sa place de forme de politesse). Selon leur sondage, 66,9 % de toutes les communications en langue française se font avec des membres de la famille (élargie), soit à l’intérieur de la maison, soit à l’extérieur[48]. Pour répondre aux besoins d’une population majoritairement française, la « législature sera, elle aussi, à prédominance française[19] », traduisant jusqu’à quel point le français conservait sa place d’égalité vis-à-vis à l’anglais. Voici quelques autres formes irrégulières : Les noms louisianais suivent généralement les mêmes règles que les noms français à ceci près que les pluriels irréguliers ne sont pas obligatoires en français louisianais. Il est souvent repris par ça (suivi du verbe conjugué à la troisième personne du singulier), mais uniquement si le sujet a été mentionné et est encore en tête. Cependant les difficultés qu’ils avaient rencontrées suite à leur exil de Nouvelle-Écosse, leur réinstallation difficile en Louisiane et la pauvreté qui en a résulté ont rendu difficile la création d'écoles au tout début de l’installation de leur communauté en Louisiane. Effectivement, la Louisiane était redevenue, pendant une période qui dura à peine trois années, un territoire français. Les premiers Français du Canada arrivent en Louisiane en 1764 après avoir quitté l’Acadie (la Nouvelle-Ecosse), persécutés par les Anglais. Les États du Sud qui faisaient partie des États s’étaient manifesté comme étant révolutionnaires lors de la guerre civile. Des écoles francophones pour anglophones se développent depuis 1984[5]. Cajun a un calendrier avec les prochains tournois, surtout au Sud américain. C’est sur ce sujet qu’écrit le maire de la Nouvelle-Orléans au Président Jefferson : « J’oserais vous le représenter, Monsieur le Président, il est indispensable que les chefs de la Louisiane possèdent la langue française comme la langue anglaise[21]. Cette terminaison -ont, apportée au XVIIIe siècle par les Acadiens, se retrouve encore aujourd'hui couramment en français acadien qui le tient lui-même du dialecte poitevin-saintongeais (les Français ademeurés en Acadie venaient pour beaucoup des provinces de Poitou, d'Aunis et de Saintonge).