En sortant du téléphérique, à 1 877 m, empruntez face à vous la piste carrossable pour une petite descente dans la combe, où, à votre gauche dans le gros éboulis, il n’est pas rare d’apercevoir les marmottes.

Sans quitter la piste, remontez jusqu’à la buvette d’hiver de la Chavanne. Au fond de la « terrasse », le chemin prend son départ en traversant la lande à rhododendrons : la floraison est à son apogée durant la première quinzaine de juillet. En passant par-dessus la forêt, ayez l’oeil car les chamois ne sont jamais loin en début de matinée. Arrivés à la cascade, une pause contemplative vous est vivement conseillée. Toute cette eau en provenance du lac Blanc favorise une flore très exubérante d’ombellifères, de vératres (fausse gentiane) et tant d’autres.En direction des lacs des Chéserys et au-delà du chalet du même nom, les anciens avaient érigé de grands murs de pierre sèche dans la pente et sur le replat, bloquant ainsi le départ d’avalanches aux conséquences destructrices pour la vallée.

À partir du croisement des chemins marqués par un cairn cimenté, vous rencontrerez peut-être des bouquetins, d’un caractère placide et peu farouche. Cet animal parfaitement adapté à son rude environnement est aujourd’hui protégé, suite à sa quasi-disparition des Alpes en 1860, à l’issue d’une chasse intensive. Le chemin domine tous les lacs des Chéserys, au nombre de six, sauf le dernier que l’on frôle. Faites un petit détour le long de ses berges pour retrouver la position des photographes qui ont su capter le massif du Mont-Blanc et son reflet sur le miroir de l’eau. Et comment ne pas imaginer un agréable pique-nique en ces lieux, pourvu que lors de votre départ nul déchet ne marque votre passage. En suivant des yeux la suite du parcours, vous apercevrez le refuge du lac Blanc.

Trente minutes suffisent pour cette dernière grimpette, agrémentée d’une courte échelle et de quelques marches aménagées. Blancs, non, ils ne le sont pas toujours. Il s’agit bien de deux lacs, placés sous l’aiguille du Belvédère, le plus haut sommet de ce massif. Certaines années, la neige recouvre la surface de l’eau une partie de l’été, avant que les lacs alimentés par la fonte (neige et maigres glaciers) ne se parent d’une couleur turquoise, plus marquée si l’on s’élève. Fidèles compagnons des randonneurs et des alpinistes, les chocards à bec jaune (famille du corbeau) abondent en ce lieu, toujours à guetter d’éventuelles miettes ou les restes du refuge. Ce dernier a été reconstruit à l’abri, l’espère-ton, de l’avalanche qui étêta en 1983 son infortuné prédécesseur. Vous passerez devant, à l’extrémité du petit lac, pour vous diriger vers la descente. Rapidement, deux options sont proposées.

Au croisement et pour les réfractaires à la descente, allez jusqu’au télésiège de l’Index (1 h). Le chemin assez caillouteux, mais pour un faible dénivelé à la montée, épargnera les genoux. Pour tous les autres, l’itinéraire classique vous conduira sûrement à la Flégère.